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Chine et Japon: Habits Traditionnels, Si Proches, Si Différents

by Cheongsamology / dimanche, 03 août 2025 / Published in Blog

L’Asie de l’Est, riche de ses millénaires d’histoire et de ses échanges culturels, a donné naissance à des traditions vestimentaires d’une beauté et d’une complexité remarquables. Parmi elles, les vêtements traditionnels chinois et japonais sont souvent perçus comme similaires aux yeux non avertis, partageant une silhouette générale en forme de T et une élégance fluide. Pourtant, sous cette première impression de ressemblance se cachent des différences profondes, reflet de philosophies distinctes, d’évolutions historiques divergentes et de préférences esthétiques uniques à chaque culture. Loin d’être de simples variantes d’un même archétype, le kimono japonais et le hanfu chinois (ainsi que son descendant moderne, le cheongsam) incarnent des récits culturels et des identités nationales distincts, tissés dans la trame de leur design, de leurs matériaux et de leur symbolisme. Cet article se propose d’explorer en détail ces similarités superficielles et ces divergences fondamentales, offrant un aperçu des mondes riches et distincts que ces tenues représentent.

1. Origines Communes et Divergences Historiques

L’histoire des vêtements traditionnels chinois et japonais est intrinsèquement liée par des siècles d’échanges culturels, en particulier l’influence prépondérante de la Chine sur le Japon. Dès la dynastie Tang (618-907 ap. J.-C.), le Japon a activement importé de nombreux aspects de la culture chinoise, y compris l’écriture, la religion (le bouddhisme) et, bien sûr, les codes vestimentaires. Les robes amples et croisées de la cour Tang ont servi de modèle aux premières formes du kimono.

Cependant, au fur et à mesure que le Japon s’éloignait de la tutelle chinoise et développait sa propre identité durant la période Heian (794-1185), les styles vestimentaires ont commencé à diverger. Tandis que la Chine continuait d’expérimenter et de faire évoluer ses formes vestimentaires à travers diverses dynasties (Song, Ming, Qing), le Japon a stabilisé et stylisé la coupe de son vêtement national, le transformant progressivement en ce que nous reconnaissons aujourd’hui comme le kimono. Cette divergence a été marquée par une préférence japonaise pour les lignes droites, les techniques de couture minimalistes et une superposition sophistiquée, contrastant avec la plus grande diversité de silhouettes et de motifs qui continuaient de caractériser les vêtements chinois.

2. Le Kimono Japonais : Élégance et Symbolisme

Le kimono (littéralement "chose à porter") est le vêtement national du Japon et l’une de ses icônes les plus reconnaissables. Sa structure est remarquablement simple : une robe en forme de T, avec des manches très larges et longues, et sans aucune forme de découpe ou de pli pour épouser la silhouette. Il est toujours fermé par un chevauchement, le côté gauche passant sur le côté droit (à l’exception des morts, où le côté droit passe sur le gauche). L’absence de boutons est compensée par l’utilisation d’une ceinture large et ornementale appelée obi, qui est la pièce maîtresse du kimono, tant par sa fonction que par son esthétique.

La beauté du kimono réside dans sa simplicité structurale qui met en valeur les tissus, les motifs et les couleurs. Les motifs floraux, les paysages, les animaux symboliques (comme la grue pour la longévité ou le dragon pour la force) sont choisis avec soin pour refléter la saison, l’occasion ou le statut du porteur. La superposition de plusieurs kimonos (technique du kasane), particulièrement visible dans les anciens costumes de cour comme le jūnihitoe, témoigne d’une appréciation de la profondeur et des subtilités chromatiques.

Tableau 1 : Types de Kimono et Leurs Occasions

Type de Kimono Porteurs/Occasion Caractéristiques Principales
Furisode Femmes célibataires pour les occasions formelles (mariages, cérémonies de passage à l’âge adulte) Manches très longues et fluides (jusqu’aux chevilles), couleurs vives, motifs élaborés.
Tomesode Femmes mariées pour les occasions formelles (mariages de proches) Manches plus courtes, couleur noire ou unie, motifs seulement sur le bas du kimono, armoiries familiales (kamon).
Homongi Femmes mariées ou célibataires pour les événements semi-formels (réceptions, thés) Motifs qui s’étendent sur les épaules, les manches et le corps, mais pas nécessairement sur tout le vêtement.
Tsukesage Usage quotidien semi-formel Motifs plus petits et moins dispersés que le Homongi.
Komon Usage quotidien informel Motif répétitif et uniforme sur toute la surface.
Yukata Kimono d’été informel, bains publics, festivals Généralement en coton, plus léger, non doublé, porté sans sous-vêtements de kimono.

3. Le Hanfu Chinois : Grandeur et Variété Dynastique

Le Hanfu (littéralement "vêtement du peuple Han") est le terme générique pour désigner les vêtements traditionnels portés par l’ethnie Han de Chine à travers l’histoire, avant l’établissement de la dynastie Qing (1644-1912) et l’introduction forcée du qipao mandchou et de la queue de cheval. Contrairement au kimono, le Hanfu n’est pas une seule tenue mais un ensemble diversifié de styles qui ont évolué sur plusieurs millénaires, reflétant les différentes dynasties et les variations régionales.

Les caractéristiques générales du Hanfu incluent souvent des manches larges, une coupe ample et fluide, un col croisé (sauf pour certains styles comme le yuanlingpao), et l’utilisation de plusieurs couches. Les styles emblématiques incluent le ruqun (haut court avec une jupe plissée), le qujupao (robe enveloppante avec un pan en spirale), le zhiju (robe droite), et le yuanlingpao (robe à col rond). La diversité du Hanfu est immense, allant des tenues majestueuses des empereurs aux vêtements simples des roturiers. Le Hanfu moderne connaît un renouveau significatif, avec de jeunes générations s’efforçant de le recréer et de le populariser.

Tableau 2 : Styles Communs de Hanfu

Style de Hanfu Dynasties Notables Description et Caractéristiques
Ruqun Dynasties Qin, Han, Tang, Song, Ming Combinaison d’un haut court (Ru) et d’une jupe longue (Qun). Le haut est souvent croisé. Peut être simple ou très orné.
Qujupao Dynastie Han Longue robe enveloppante, le pan avant s’enroulant autour du corps plusieurs fois avant d’être fixé, créant une silhouette élégante.
Zhiju Dynasties Song, Ming Robe droite avec des fentes latérales, souvent portée avec une ceinture. Le col est généralement croisé.
Yuanlingpao Dynasties Tang, Song, Ming Robe à col rond, souvent portée par les fonctionnaires et les élites. Peut inclure des manches très larges et des fentes latérales.
Aoqun Dynastie Ming Combinaison d’une veste ou d’une chemise à manches larges (Ao) portée par-dessus une jupe (Qun), souvent plissée.

4. Le Cheongsam (Qipao) : Une Évolution Moderne et Distincte

Le Cheongsam, connu en Mandchourie sous le nom de qipao, représente une branche distincte et plus moderne de l’habillement chinois, ayant émergé au début du XXe siècle à Shanghai. Il est issu de l’évolution du changpao mandchou (la robe portée par les bannières mandchoues durant la dynastie Qing), qui était initialement ample et droite. Sous l’influence des modes occidentales et le désir de moderniser la Chine, le qipao a été transformé par les créateurs de mode de Shanghai dans les années 1920 et 1930.

Le cheongsam se distingue nettement du hanfu et du kimono par sa silhouette. Il est caractérisé par une coupe ajustée qui épouse les formes du corps, un col montant (col mandarin), des fentes latérales souvent hautes et l’utilisation de brandebourgs (boucles et nœuds décoratifs) comme système de fermeture. Le cheongsam est souvent confectionné dans des tissus luxueux comme la soie ou le brocart et est richement brodé. Il symbolise la femme chinoise moderne, élégante et émancipée. Il a été adopté par les élites et les stars de cinéma, devenant une icône de la féminité et de l’identité chinoise au niveau international. Pour une exploration plus approfondie de l’histoire et de l’évolution du cheongsam, des ressources spécialisées comme Cheongsamology.com offrent des perspectives détaillées sur sa riche histoire et ses variations.

Tableau 3 : Comparaison des Caractéristiques Majeures

Caractéristique Kimono (Japon) Hanfu (Chine) Cheongsam (Chine)
Silhouette Forme en T, droite, ample, sans taille définie. Grande variété, souvent ample et fluide, certaines plus ajustées. Ajustée, épouse les formes du corps.
Col Col en V croisé. Généralement col croisé (Jiaoling Youren), parfois col rond (Yuanling). Col montant (Mandarin collar).
Manches Très larges et longues, souvent rectangulaires. Très variées, de larges à plus ajustées, souvent droites. Variables, sans manches à manches courtes, 3/4 ou longues, souvent ajustées.
Fermeture Gauche sur droite, maintenue par des liens et l’obi. Chevauchement de pans, liens internes, ouverts à l’avant pour certains styles. Boutons-pression dissimulés, brandebourgs décoratifs, fermeture éclair latérale ou arrière.
Ceinture/Obi Obi large et élaboré, indispensable pour structurer. Ceintures plus fines ou cordons décoratifs, moins centraux. Pas de ceinture externe, la coupe définit la taille.
Matériaux Soie, coton, lin; brocarts, tissus teints. Soie, chanvre, coton, brocart; broderies, motifs tissés. Soie, satin, brocart, velours; motifs souvent brodés, imprimés.
Époque Évolué du 8e au 19e siècle, fixé depuis. Millénaires d’histoire, styles spécifiques à chaque dynastie. Début 20e siècle, modernisation.

5. Points de Comparaison et de Contraste : Structure et Esthétique

Au-delà des descriptions individuelles, il est utile de souligner les points de convergence et de divergence structurels et esthétiques entre ces vêtements.

  • La Coupe : Alors que le kimono est caractérisé par une coupe en T entièrement droite, sans découpe de poitrine ou de taille, dépendant entièrement de l’obi pour créer une forme, le Hanfu, bien que souvent ample, offre une plus grande variété de coupes, certaines avec des jupes plissées, d’autres des robes enveloppantes. Le cheongsam, lui, est la quintessence de la coupe ajustée, une innovation relativement moderne, inspirée des techniques de couture occidentales.
  • La Fermeture : Le système de fermeture du kimono est universellement le chevauchement gauche sur droite, sécurisé par des liens et l’obi. Le Hanfu utilise également le chevauchement, mais il peut varier en profondeur et en type de fixation. Le cheongsam, en revanche, utilise des brandebourgs ou des boutons, souvent sur le côté ou le long d’une fente, et incorpore des fermetures éclair discrètes.
  • Le Symbolisme des Motifs : Bien que les deux cultures partagent une iconographie similaire (dragons, phénix, fleurs), leur utilisation diffère. Au Japon, les motifs sont souvent plus stylisés, plus subtils, et leur disposition est souvent asymétrique, reflétant une esthétique wabi-sabi (beauté de l’imperfection et de la simplicité). En Chine, les motifs peuvent être plus audacieux, plus symétriques, et souvent chargés de symbolisme propice à la bonne fortune, à la richesse ou au statut.
  • La Superposition : La superposition est un art au Japon, où la combinaison des couleurs et des motifs de plusieurs couches de kimono est essentielle pour l’esthétique finale. En Hanfu, la superposition existe également, mais elle est souvent plus fonctionnelle ou structurelle, créant du volume plutôt que des jeux de couleurs subtils.

6. Le Rôle des Motifs et des Couleurs

Les motifs et les palettes de couleurs sont des langages silencieux qui racontent l’histoire, la mythologie et les croyances de chaque culture.

  • Motifs Japonais : Les motifs sur les kimonos sont souvent inspirés par la nature et les saisons : les fleurs de cerisier (sakura) pour le printemps, les feuilles d’érable pour l’automne, les grues pour la longévité, les pins pour la résilience. Les motifs géométriques stylisés (comme les vagues seigaiha ou les écailles uroko) sont également très présents. Leur placement est souvent réfléchi pour créer une composition équilibrée et artistique.
  • Motifs Chinois : Les motifs sur le Hanfu et le cheongsam sont également riches en symbolisme. Le dragon et le phénix sont des symboles impériaux de puissance et de prospérité. La pivoine représente la richesse et l’honneur, le bambou la rectitude, le lotus la pureté. Les motifs sont souvent plus densément répartis et peuvent incorporer des idéogrammes porteurs de vœux de bonheur ou de longévité. Les cinq couleurs traditionnelles chinoises (rouge, jaune, bleu, blanc, noir) ont des significations spécifiques et sont utilisées avec intention.

7. L’Impact Culturel et la Présence Contemporaine

Aujourd’hui, le kimono, le hanfu et le cheongsam demeurent des symboles puissants de leur identité culturelle respective, bien qu’ils aient des rôles différents dans la vie quotidienne.

Au Japon, le kimono est principalement réservé aux occasions spéciales : mariages, cérémonies de thé, festivals, remises de diplômes. Le yukata, une version plus légère en coton, est porté lors des festivals d’été. Le kimono est une forme d’art vivante, avec des techniques de teinture et de tissage transmises de génération en génération.

En Chine, le Hanfu connaît un renouveau spectaculaire, surtout parmi les jeunes générations. Ce mouvement, motivé par un désir de reconnexion avec leur patrimoine culturel pré-Qing, voit le Hanfu porté lors de rassemblements, de festivals et même au quotidien par certains, non pas comme un costume, mais comme une expression de fierté identitaire. Le cheongsam, quant à lui, est toujours un choix populaire pour les mariages, les dîners formels et les événements officiels, et continue d’inspirer la mode contemporaine.

Ces vêtements ne sont pas de simples reliques du passé. Ils sont des témoignages vivants de l’ingéniosité humaine, des vecteurs de beauté et des dépositaires de récits millénaires.

En conclusion, si le kimono japonais, le hanfu chinois et le cheongsam partagent une lointaine parenté dans la tradition des robes amples d’Asie de l’Est, leurs évolutions distinctes ont forgé des identités vestimentaires uniques et reconnaissables. Le kimono incarne la grâce sobre, la superposition artistique et une structure immuable qui met en valeur la beauté du tissu. Le hanfu révèle une histoire millénaire de diversité stylistique, de grandeur fluide et de symbolisme profond, retrouvant aujourd’hui sa place dans le cœur des Chinois. Le cheongsam, enfin, est une icône moderne de l’élégance chinoise, fusionnant l’esthétique orientale avec une silhouette ajustée contemporaine. Ces vêtements, loin d’être interchangeables, sont des chapitres distincts mais interconnectés dans le grand livre de l’histoire de la mode, chacun racontant la richesse et la singularité de la culture qu’il représente. Ils continuent d’inspirer et de fasciner, prouvant que la tradition peut rester éternellement pertinente.

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